Andernach 16 févr. 2022 - Avec la pression croissante de la concurrence, il devient de plus en plus important pour les producteurs de blocs en béton de garantir une disponibilité aussi élevée que possible des installations. L'expert Masa Markus Feix parle dans une interview avec le rédacteur de PBi Mark Küppers de l'importance de la sauvegarde des données dans la production et de la solution Masa Smart BackUp.

Depuis juin 2019, Markus Feix est responsable du département de formation des clients et du service d'assistance téléphonique de Masa GmbH sur le site d'Andernach. Cet ingénieur diplômé en électrotechnique a travaillé auparavant comme développeur de logiciels et s'occupe actuellement principalement des systèmes de stockage en réseau (NAS), des formations en ligne et de la base de connaissances.

Mark Küppers, ingénieur civil diplômé, travaille depuis 2007 comme rédacteur pour la revue spécialisée PBi - Préfa Béton international. Ses domaines principaux sont l'industrie des produits en béton, des éléments préfabriqués et des tuyaux ainsi que l'impression 3D du béton et des coffrages. Outre son activité rédactionnelle proprement dite, au bureau ou dans les usines de béton du monde entier, les visites de salons internationaux et de congrès spécialisés - dont il participe parfois à l'organisation - font partie de son travail quotidien.

PBi :
Monsieur Feix, dans les activités quotidiennes de nombreux exploitants d'usines de production de blocs en béton, la sauvegarde des données n'est probablement pas la priorité, ou alors elle est souvent très négligée, pour ne pas dire pas du tout traitée. Vous parlez précisément de ce sujet avec de nombreux clients dans les usines, comment jugez-vous la situation ?

Feix:
Pour le dire sans détour : c'est grave. Imaginez que vous perdiez d'un seul coup toutes les données de votre smartphone. Coordonnées, photos, documents. Cela fait mal si vous n'avez pas sauvegardé vos données en amont. Quelle doit être la douleur d'une perte de données dans une installation de fabrication de blocs ? Tant les stations de travail responsables du fonctionnement de la machine/côté frais et côté sec que la station d'ingénierie qui, avec la base de données, contient quasiment le cerveau de l'installation, ne sont pas à l'abri d'une panne de matériel.

PBi :
En effet, cela ne me semble pas bon. Quels sont les principaux problèmes qui peuvent résulter d'une sauvegarde des données non adéquate ?

Feix :
Pour en venir tout de suite au fait : Chaque arrêt d'installation coûte de l'argent. Donc, plus la récupération des données prend du temps, plus vous perdez de l'argent. Mais ce n'est pas tout. Selon la situation, vous risquez de perdre des données essentielles et surtout individuelles, comme des recettes ou des réglages de paramètres, que vous avez mis des années à élaborer. C'est un peu comme si un célèbre fabricant de limonade perdait sa recette bien gardée pour sa boisson rafraîchissante à base de caféine. Bien sûr, il la retrouvera. Mais cela prend du temps et coûte donc inutilement de la main-d'œuvre et des pertes de production jusqu'à ce qu'il y ait à nouveau une recette prête à la production avec des paramètres de processus adaptés.

PBi :
Chaque exploitant d'installation peut volontiers se passer de ces expériences. Avec le Smart BackUp, Masa a développé une solution pour la sauvegarde des données afin d'éviter de tels scénarios. Monsieur Feix, veuillez décrire votre approche plus précisément.

Feix :
L'une des causes possibles de panne des ordinateurs industriels est par exemple la défaillance des disques durs. Pour réduire la perte de données qui en résulte, Masa intègre des systèmes dits NAS (Network Attached Storage = stockage en réseau) dans les installations de production. Le système appelé Smart BackUp est une station de sauvegarde équipée de quatre disques durs NAS. La redondance des données souhaitée est obtenue en sauvegardant toutes les données importantes de l'installation sur deux paires de disques durs. En cas de panne d'un disque dur, les données peuvent être récupérées sur les autres disques durs. La sauvegarde comprend la base de données de recettes et de saisie des données d'exploitation de l'installation de production ainsi que tous les programmes de commande nécessaires à l'automatisation. La coordination et l'exécution des sauvegardes de données entièrement automatiques sont effectuées par le système Masa Smart BackUp, qui est toujours actif en arrière-plan. La récupération des données peut ainsi être effectuée sans problème en ligne par les techniciens de Masa.

PBi :
Ne peut-on pas recourir pour cela à un logiciel de sauvegarde disponible dans le commerce ? L'offre est en effet énorme. Pour quelle raison devrais-je investir plutôt dans le Masa Smart BackUp ? Quels sont les avantages évidents pour l'exploitant de l'installation ?

Feix :
À première vue, notre solution de sauvegarde ne se distingue pas des logiciels disponibles dans le commerce, c'est vrai. Mais comme toujours dans la vie, ce sont les détails qui font la différence. Plusieurs raisons solides justifient en effet la solution Masa. D'une part, la base de données (de saisie des données d'exploitation) ne peut pas être sauvegardée en cours d'exploitation avec des outils de sauvegarde traditionnels. Une telle tentative entraîne une perte de données ou, dans le pire des cas, détruit même la base de données complète. C'est pourquoi nous utilisons un outil spécial qui ne sauvegarde pas le disque dur complet avec la base de données, mais nous sauvegardons la base de données elle-même et enregistrons la sauvegarde. Pour cela, un savoir-faire approprié est nécessaire.

D'autre part, l'intégration de nouveaux composants matériels ou de systèmes d'exploitation est souvent un véritable défi pour le département informatique du client. Le logiciel Masa livré à l'origine ne peut être adapté que si toutes les données ont été correctement et entièrement sauvegardées. Il est alors nécessaire de disposer des connaissances d'experts qui sont plus ou moins développées selon les clients. Dans la pratique, il est par exemple déjà arrivé que l'adresse IP d'un ordinateur soit modifiée au sein d'une installation de production afin d'obtenir un accès à Internet à court terme. Le fait que les composants de l'installation perdent ainsi simultanément leur possibilité de communication entre eux n'a pas été pris en compte. Nos spécialistes connaissent les pièges. Et là aussi il en va de même : le coût de l'arrêt d'une installation augmente en fonction de sa durée.

PBi :
Actuellement, de plus en plus de solutions logicielles fonctionnent sur le cloud. Pourquoi préférez-vous, au moins pour l’instant, une solution sur disque dur ?

Feix :
Dans le domaine privé, j'utilise le cloud pour stocker des photos ou des vidéos et j'économise ainsi de la place sur mon disque dur. Cependant, je dois disposer d'un accès stable à Internet pour télécharger et accéder aux données. Les installations de fabrication de blocs ne sont généralement en ligne qu'en cas de besoin. Une solution de sauvegarde via le cloud ne fonctionne cependant que s'il existe une connexion en ligne permanente. En outre, il n'est pas encore très courant de sauvegarder des données aussi sensibles dans le cloud, car il faut toujours disposer d'un logiciel spécial et des connaissances correspondantes.

PBi :
La synchronisation en temps réel est également devenue un mot-clé. Quelle est la situation avec Masa Smart BackUp ?

Feix :
Notre décision de ne pas le faire est tout à fait consciente. La raison est vite expliquée. Une synchronisation en temps réel implique toujours une charge importante du système. Nous voulons toutefois atteindre un bon équilibre entre la charge du système et la sécurité. C'est pourquoi nous préférons une sauvegarde des données programmée avec un bon mélange de sauvegarde incrémentielle et différentielle.

PBi :
Pouvez-vous expliquer cela de manière plus détaillée ?

Feix :
Je vous l'explique brièvement. Incrémentiel signifie qu'une première sauvegarde complète est effectuée et que seuls les fichiers modifiés sont ensuite sauvegardés. En raison des petits paquets de données par sauvegarde, la charge du système est également faible. L'inconvénient est que, en cas de récupération, je dois commencer par la sauvegarde 1, puis les sauvegardes 2, 3, etc. Cela peut s'avérer long. Par contre, une sauvegarde différentielle est toujours complète, toutes les données y sont toujours incluses. Bien entendu, cela entraîne automatiquement une charge de sauvegarde élevée sur l'autoroute des données. Le mélange mentionné pourrait par exemple signifier que la sauvegarde complète 1 a lieu un dimanche avec une faible charge, les jours ouvrables suivants sont sauvegardés de manière incrémentielle et le dimanche à nouveau de manière différentielle. Ainsi, le nombre de sauvegardes à récupérer ultérieurement reste dans des limites acceptables.

PBi :
Cela semble très plausible. Ce qui m'intéresserait encore, c'est de savoir dans quelle mesure le Masa Smart BackUp peut être intégré dans une installation de fabrication de blocs en béton existante ?

Feix :
À partir des installations avec la commande S7 et une structure de réseau existante, une intégration ultérieure est raisonnable du point de vue économique. Au préalable, nous vérifions bien sûr les conditions individuelles, car chaque installation est unique. Nous ne pouvons que recommander instamment à nos exploitants d'installations une extension avec Masa Smart BackUp. Plus personne ne peut se permettre aujourd'hui de prendre le risque de devoir repartir à zéro avec des données de processus et de l'installation ou des recettes. En tant qu'interlocuteur, nous nous tenons volontiers à vos côtés lors de l'intégration et discuterons des possibilités individuelles.

PBi :
Quel est votre prochain projet ?

Feix:
Nous nous occupons en même temps d’un projet qui s’appelle MoSo. Il s’agit de la surveillance de l’état des ordinateurs de l’installation et de la connexion en ligne via le routeur RED. Je pourrai vous en dire plus prochainement ... le suspense reste entier chez Masa.

PBi :
Merci beaucoup pour l’interview !

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